I&M

Cahiers I&M

Toute dernière production d’I&M, les Cahiers sont des publications non périodiques destinées à des études plus approfondies et couvrant un champ plus large que nos Bulletins trimestriels. Chaque Cahier, en s’appuyant autant que possible sur des images, traite d’un sujet particulier dans le domaine de l’histoire, de la géographie physique et humaine, de l’ethnographie des pays d’outre-mer. Au travers de regards croisés entre Européens et ultramarins, les thèmes de l’orientalisme, de l’africanisme… y trouvent aussi leur place.

Les Cahiers d’Images & Mémoires sont accessibles sur commande.

Télécharger le bon de commande.


Les Cahiers d’I&M déjà disponibles

 

Pièces et billets en usage à Madagascar jusqu’à l’Indépendance
À Madagascar comme partout, les transactions se sont d’abord effectuées par échanges de biens ou de services et, en 1895 encore, on pouvait régler une amende pénale de deux piastres par un zébu. Avec l’augmentation progressive du commerce, vint l’intérêt de donner à chaque chose un équivalent en poids de métal ou autre élément de mesure et non plus de recourir au troc. La Grande Île, étant dépourvue de gisements, utilisait l’argent plutôt en bijouterie, et l’exploitation de l’or y est longtemps restée artisanale.

À partir du milieu du XVIe siècle, Madagascar, se trouvant sur la route des Indes, vit arriver sur son territoire des monnaies en argent. Un siècle plus tard, les pièces en circulation finirent par s’imposer en tant que monnaie. C’étaient les fameux « Réaux de 8 », frappés en métal dont les Espagnols avaient le quasi-monopole grâce à leurs possessions d’Amérique. Ils pesaient environ 27 grammes et, dans la Grande Île, étaient appelés « piastres » ou « ariary ».

Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, la préférence se porta sur les pièces françaises, de bel aspect, également en argent mais dont la valeur était garantie par un État souverain reconnu plus solide que les nouvelles républiques indépendantes d’Amérique centrale et du Sud qui continuaient la frappe des Réaux. La monarchie Merina fit plusieurs essais de frappe auprès de la Monnaie française et même britannique, mais ne battit jamais monnaie de manière institutionnelle.

Peu à peu, l’Écu de 5 Francs fut assimilé à l’Ariary, bien qu’il pesât seulement 25 grammes. Mais une telle valeur était trop forte pour les transactions courantes. Alors les pièces entières (ou Ariary) étaient coupées jusqu’en 720 morceaux (Variraiventy). Le mode de découpe et les noms attribués aux différentes fractions sont assez complexes et suggèrent la fusion de deux systèmes de numération, un arabo-swahili, l’autre Merina. Les deux se référaient implicitement au poids d’un nombre d’objets usuels dont principalement le paddy, puis le grain de riz. Ainsi, Ariary valait 720 grains de paddy ou 1008 grains de riz, Kirobo (un quart de piastre) valait 252 grains de riz, etc. Afin de garantir l’équité des échanges, clients et commerçants utilisaient de petites balances.

À partir de 1896, l’introduction de monnaies divisionnaires françaises entraîna le retrait de la monnaie coupée. Pendant la première guerre mondiale, la pénurie de métaux thésaurisés nécessita la création de timbres-monnaie, les fameux vola alika et vola omby dont se souviennent encore quelques anciens.

Avec l’augmentation des échanges, on dût recourir aux billets de banque, d’abord de France, puis locaux à partir de 1925 avec la création de la Banque de Madagascar. Suivit la Banque de Madagascar et des Comores (1950-1960) puis avec l’Indépendance, l’Institut d’Émission malgache, jusqu’à la création de la Banque Centrale de Madagascar en 1973 quand le pays sortit de la Zone Franc.


Pièces et billets en usage à Madagascar jusqu’à l’Indépendance

Luc MONTERET

Février 2022
52 pages, nombreuses illustrations



Lomé (1914-1945)
Voici un livre d’images et non un livre d’histoire. Ici, les images n’illustrent pas l’histoire mais l’histoire commente les images. Il fait suite à un précédent ouvrage sur la période allemande (1884-1914), publié en 2019 dans le même esprit. Il précède celui que nous préparons sur les images de Lomé de 1945 jusqu’aux années 1975.

Plus de 600 images, qui nous ont demandé plus de dix années de recherches iconographiques et documentaires, sont présentées ici, dont beaucoup n’ont jamais été publiées. Elles nous font voir Lomé au cours des trente années qui ont suivi les trois décennies de la colonisation allemande, c’est-à-dire du début de la Première Guerre mondiale à la fin de la seconde, soit les six années durant lesquelles Lomé fut anglaise, puis la période du "Mandat" français et celle de Vichy.

Disons aussi que ce livre présente des images, quelle que soit leur nature, non pas en raison de leur qualité esthétique, bien souvent réelle, ou de leur exotisme suggestif, mais avant tout pour leur intérêt au service de l’histoire de la capitale togolaise. Par exemple, pour chaque édifice, nous avons indiqué, autant que possible, la date et les conditions de sa construction, les modifications qu’il a subies au cours du temps, les fonctions successives qui ont pu être les siennes… On a aussi essayé de montrer certains aspects de la vie des Loméens, connus et inconnus.

Lomé est une agglomération vivante ; au cours de ces trente ans, elle a beaucoup changé et continue à évoluer. Les images d’autrefois nous permettent de témoigner de cette évolution, de découvrir ce qui perdure, ce qui s’est transformé ou ce qui a disparu. 

À côté des sources écrites et orales, trop souvent insuffisantes, les images anciennes ont acquis le statut de sources de premier plan pour servir l’histoire politique, sociale, urbaine, la géographie physique et humaine, l’anthropologie et de nombreuses autres disciplines. C’est donc aussi un ouvrage destiné aux chercheurs que nous avons voulu publier.


LOMÉ (1914-1945)

Images de la période du Mandat français

Stéphane RICHEMOND
Avec la participation d’Yves Marguerat

Décembre 2020
Recueil de plus de 600 images – 300 pages, prix : 20 €



Madagascar. Politiques culturelles coloniales et vie culturelle (1895-1940)
Madagascar présente une double particularité : la Grande Île a développé des contacts politiques, économiques, culturels et intellectuels avec les Européens dès le début du XIXe siècle ; mais elle a connu également une tendance au repli sur elle-même et sur ses traditions, sous la reine Ranavalona II et de nouveau au moment de la conquête française. Malgré tout, ses habitants ont assez vite assimilé - tout au moins dans l’Imerina, la région de Tananarive - à la fois les techniques industrielles importées, notamment la photographie, et un art de vivre nouveau tant en ce qui concerne l’habitat, que le vêtement ou les arts plastiques qui nous intéressent en premier lieu ici.

Ces transmissions se sont faites au contact de trois types de personnages : des aventuriers tel Jean Laborde, créateur du complexe industriel de Mantasoa, des pasteurs protestants anglais comme Ellis pour la photographie ou Johnson pour le dessin et la peinture, puis le colonisateur français, militaire et missionnaire catholique ou protestant. Elles ont été l’objet, dans un premier temps, d’une appropriation d’imitateurs doués mais sans souci de "naturaliser" les nouveaux acquis pour les adapter à la culture locale. C’est essentiellement dans la période 1920-1940 que l’émancipation créatrice des artistes malgaches s’affirme, en même temps qu’ils se retournent vers les sources de leur culture propre.

C’est ce processus, relativement rapide au regard du temps historique, dont on tente avec ce travail de retrouver les séquences ainsi que les acteurs, pendant la période coloniale considérée de 1895 (prise de Tananarive) à 1940 (mise en place du régime de Vichy).

Les premiers acteurs en sont évidemment les artistes malgaches ; les seconds sont les administrateurs coloniaux développant des politiques culturelles soucieuses à la fois d’offrir une image constructive de la colonie et de faire émerger des artistes "indigènes" par la création de musées, d’écoles des beaux-arts ou des arts appliqués, ainsi que par l’organisation de salons ; les troisièmes sont les passeurs que représentent, d’une part, les artistes de la Société coloniale des artistes français, venant en résidence à Madagascar où ils donnent des enseignements, et, d’autre part, quelques personnalités éclairées installées dans la colonie, poètes comme Pierre Camo ou peintres comme Louis Maisonneuve, Ernest Perrin ou Urbain-Faurec.

Ces contacts à Madagascar, qui ouvrent aussi des horizons aux artistes occidentaux, se prolongent par des échanges d’autres types à l’occasion de manifestations internationales (expositions coloniales ou expositions d’esprit contemporain), essentiellement en France, qui sont l’occasion pour les artistes malgaches d’aller à la rencontre d’un public métropolitain qui a tout à apprendre de leur culture et de leurs mœurs.


MADAGASCAR

Politiques culturelles coloniales et vie culturelle (1895-1940)

Arts plastiques – Arts appliqués

Jean-Luc LE BRAS

Octobre 2020
64 pages, nombreuses illustrations



La représentation sculpturale du Noir en Belgique
Nous avons entrepris de recenser les sculptures belges représentatives de sujets subsahariens et afrodescendants, ainsi que leurs auteurs. Le présent Cahier, auquel nous souhaitons prochainement donner une suite, consigne les premiers résultats de nos investigations.

Il est certain que bien des œuvres nous ont échappé et que la synthèse ici présentée est loin d’être exhaustive.

Les premières représentations de Noirs étaient en général celles de personnes socialement inférieures (captifs, esclaves, serviteurs… sinon sauvages) qui correspondaient à la vision qu’en avaient souvent les Européens encore au XIXe siècle. Les premières sculptures belges, bien que parfois sympathiques pour leur engagement abolitioniste, n’échappent pas à cette règle.

Après la création, en 1885, de l’État indépendant du Congo à l’issue de la Conférence de Berlin, les représentations de sujets noirs dans la sculpture belge concernèrent surtout les ressortissants de ce « nouveau pays ».

Les autorités belges comprirent que les œuvres d’art pouvaient servir la propagande en faveur de la présence belge au Congo ainsi qu’une meilleure connaissance de ses habitants. Les œuvres de commande, qu’elles fussent ethnographiques ou de propagande, dominèrent alors la production sculpturale africaniste jusqu’au lendemain de la Grande Guerre.

Un exemple emblématique de cette production particulière est celui du sculpteur Arsène Matton qui rapporta, en 1911, d’une mission au Congo une quarantaine de moulages pris sur des modèles vivants appartenant à différentes ethnies, puis exécuta des commandes de sculptures valorisant la présence belge dans la colonie. Arsène Matton se spécialisa ensuite dans la représentation sculpturale des Congolais et réalisa aussi des œuvres - indépendamment de toute commande - valorisantes pour les sujets pris pour modèle.


LA REPRÉSENTATION SCULPTURALE
DU NOIR EN BELGIQUE

De l’Indépendance de la Belgique au lendemain
de la Grande Guerre (1830-1920)

Stéphane RICHEMOND
Novembre 2019
52 pages, illustrations en couleurs

Cahier offert gratuitement dans la limite des exemplaires disponibles




L’abbé Jean-Pierre Moussa (1815-1860)
La Restauration en France a coïncidé, outre le rétablissement de l’ordre monarchique, avec un double mouvement : celui d’une reprise en main de la société par une église catholique ébranlée par la Révolution française et qui se mobilise pour reprendre en main les consciences ; celui également de la relance des conquêtes coloniales.

Le Sénégal, où la présence française est ancienne et se consolide à partir de 1815, verra ce double mouvement métropolitain se développer sur ses terres avec l’arrivée des premières missions catholiques (celle des Sœurs de Cluny étant pionnière) et l’exploration du territoire avec les débuts de sa mise en valeur, puis sa conquête militaire à partir du milieu du siècle.

Dans ce contexte, l’action conjuguée d’une religieuse entreprenante, la Mère Anne-Marie Javouhey, fondatrice des Sœurs de Cluny, et d’un gouverneur humaniste et soucieux de développement économique respectueux des populations locales, le baron Roger, va se traduire par le projet de former en France une élite noire susceptible de porter leurs idées émancipatrices : par la religion catholique pour la première, par la mise en valeur raisonnée du pays pour le second.

Ce projet conduit à faire venir en France de jeunes garçons et des jeunes filles destinés à revenir au pays nantis d’une formation spirituelle et/ou technique. Les noms de trois d’entre eux - envoyés en France en 1827 et tous originaires de Saint-Louis du Sénégal - sont bien connus : David Boilat et Arsène Fridoil, deux métis ; Jean-Pierre Moussa, fils d’un sénégalais converti au catholicisme.

L’abbé Moussa (nom qui signifie Moïse en langue locale) - le premier à revenir au pays en 1841 après avoir été ordonné prêtre à Paris - n’a jusqu’à présent pas fait l’objet d’une étude complète ; son parcours et son destin sont pourtant exceptionnels, même s’il incarne, quelque part, l’échec du projet de la Mère Javouhey et du baron Roger.

Ce travail tente de combler cette lacune et de présenter cette personnalité complexe, à la fois attachante et irritante, qui a fréquenté les grands de l’époque (Louis-Philippe ou Victor Schœlcher, les gouverneurs de la colonie ou l’empereur d’Haïti) mais est mort relativement ignoré, ambitieux pour lui-même mais aussi militant de l’abolition de l’esclavage ; il s’appuie essentiellement sur les écrits de Moussa et sur les témoignages de ses contemporains.


L’ABBÉ JEAN-PIERRE MOUSSA (1815-1860)

Premier prêtre noir ayant exercé au Sénégal

Jean-Luc LE BRAS
Mars 2019
80 pages, illustrations en couleurs




Blaise Diagne à Madagascar (1902-1908)
Blaise Diagne est né à Gorée le 13 octobre 1872 et décédé à Cambo-les-Bains le 11 mai 1934 ; il est enterré à l’entrée du cimetière musulman de Soumbedioune à Dakar. Alors qu’il n’a que six ou sept ans, il est pris en charge par un mulâtre, Adolphe Crespin, qui lui fait faire des études à Gorée, chez les Frères de Ploërmel, puis à Aix-en-Provence, et à Saint-Louis.

Blaise Diagne opte pour l’administration des Douanes à la fin de ses études. Sa carrière de fonctionnaire colonial le conduira au Dahomey, de 1895 à 1897 ; au Moyen Congo, de 1897 à 1899 ; à la Réunion de 1899 à 1902 ; à Madagascar de 1902 à 1908 ; en Guyane en 1909, son dernier poste avant la députation en mai 1914. Cette publication d’I&M est précisément consacrée à la période passée à Madagascar.

Sur le plan politique, Blaise Diagne a été député, maire de Dakar, puis ministre. Élu à la Chambre des Députés en 1914, il est réélu en 1919, en 1924 (contre l’avocat Paul Defferre, père de Gaston Defferre), en 1928 et en 1932 (contre Galandou Diouf). Il a également été Maire de Dakar de 1924 à 1934. Il devient, le 26 janvier 1931, Sous-secrétaire d’état aux Colonies, premier africain à devenir ministre. En 1918 - à la demande de Clémenceau, et avec le titre de Haut-Commissaire de la République pour l’Afrique de l’Ouest - il a été chargé de recruter les « tirailleurs sénégalais » qui devaient permettre de terminer la Guerre de 14-18 ; chargé d’enrôler 47.000 tirailleurs, Blaise Diagne recrutera 63.208 soldats. En 1919 il préside à Paris le premier "Congrès panafricain" qui accueille notamment l’américain militant de la cause noire William Edward Burghardt Dubois, coorganisateur de la manifestation. Il était également, membre de la "Ligue des Droits de l’Homme" à laquelle il avait adhéré dès 1903.

Sur le plan maçonnique, Blaise Diagne a été initié le 21 septembre 1899 à la R. L. « L’Amitié » à l’Orient de Saint-Denis de la Réunion. Élu membre du Conseil de l’Ordre du Grand Orient de France en 1922, Blaise Diagne n’y a cependant été ni très présent, ni très actif.


BLAISE DIAGNE À MADAGASCAR (1902-1908)

Le séjour mouvementé d’un fonctionnaire colonial,
franc-maçon et ambitieux

Jean-Luc LE BRAS
Décembre 2018
80 pages, illustrations en couleurs




De Bouaké à Skopje - Un bataillon de Tirailleurs Sénégalais dans la Grande Guerre
Le 56ème bataillon de Tirailleurs Sénégalais a été créé à Bouaké le 1er mars 1916. Jusqu’à sa dissolution, en 1919, il a été engagé, d'abord en Alsace comme unité de terrassiers sur des travaux de voies ferrées, puis, après un entrainement de plusieurs mois il a été transféré sur le front d’Orient (Macédoine, Serbie, Bulgarie), où les tirailleurs paieront un lourd tribut à un conflit qui, a priori, ne les concernait pas.

Ses deux Journaux des Marches et Opérations (JMO) successifs, par un "récit fidèle, jour par jour, des faits, depuis la mise en route jusqu’à la fin des opérations (qui) ne doit donc jamais être établi après coup", permettent de le suivre au cours de ses déplacements et interventions. La synthèse présentée ici, complétée par de nombreuses cartes et photos d'époque, constitue un témoignage précieux sur la vie d’un Bataillon de Tirailleurs Sénégalais durant la Grande Guerre.

Lors de leur arrivée à Salonique, les soldats étaient cantonnés au camp de Zeïtenlick. Ce lieu est désormais une nécropole militaire. Le cimetière, créé en 1916, est une vaste étendue de tombes alignées impeccablement. Plus de 8 000 poilus d'Orient reposent dans ces lieux étendus sur 35 hectares, dont 6 347 métropolitains, 1 222 tirailleurs sénégalais, 398 Malgaches et Indochinois et 342 Nord-Africains. Tous sont enterrés sous des croix, mais quelques signes religieux permettent de les distinguer : des croissants de lune pour les musulmans, un "S" pour les tirailleurs sénégalais ou encore une étoile de David pour les israélites.


DE BOUAKÉ À SKOPJE

Un bataillon de Tirailleurs Sénégalais dans la Grande Guerre

Approche historique du 56e BTS
Mars 2018
32 pages, illustrations en couleurs


Images des Outre-mers pendant la Grande Guerre - Volume 2
2017, deux années déjà se sont écoulées depuis le 20e anniversaire de notre association. L’année 2015 avait, une première fois, fourni l’occasion de donner la parole à nos adhérents au sujet de la Grande Guerre. Le Cahier qui en a été la concrétisation nous a ainsi permis de vérifier la richesse des fonds iconographiques divers qui ont abordé cet événement mondial ; de découvrir ou de redécouvrir le poids des Outre-mers dans ce conflit, grâce à des clichés méconnus ou encore peu analysés ; de dépoussiérer nos connaissances et de mieux appréhender l’histoire de ces centaines de milliers d’hommes qui ont apporté, volontairement ou non, une aide souvent déterminante, sur place dans les territoires lointains ou sur les fronts européens.

Fidèle à sa politique éditoriale, Images & Mémoires a souhaité compléter ce premier ouvrage par la publication d’un deuxième Cahier consacré à l’iconographie de la Grande Guerre ; un Cahier encore plus « ouvert » que le précédent, tant par la diversité des origines géographiques des acteurs et des auteurs, que par la palette des témoignages et des regards portés sur ce glorieux mais néanmoins sombre passé.

Certes, nombreux sont les thèmes - l’Outre-mer dans la propagande iconographique… -, et les participants de ce conflit total - indigènes des territoires américains et asiatiques, en particulier les femmes et les enfants -, à ne pas avoir été abordés par nos articles, mais comment pourrait-il en être autrement ! Souhaitons que notre contribution à la connaissance de cette guerre mondiale ait permis de lever le voile sur quelques épisodes et hommes un peu « oubliés » par l’Histoire, d’inciter nos contemporains à interroger leurs sources, et de prendre la mesure des drames qui ont accompagné et suivi ces années de conflits et de « paix mal réglée ».


IMAGES DES OUTRE-MERS PENDANT LA GRANDE GUERRE

Volume 2

Septembre 2017
68 pages, illustrations en couleurs


Articles proposés dans ce Cahier :
  • Sylvie Andiramihamina : À l’origine des tirailleurs malgaches
  • Cyr Descamps & Pierre Rosière : Mémoires coloniales – Les tirailleurs sénégalais écrivent
  • Hélène Grandhomme : Le Sénégal de Blaise Diagne – une vieille terre française secouée par la Première Guerre mondiale
  • Peter R.A. Kelly : La Première Guerre mondiale et le siège d’Agadez
  • Sébastien Philippe : Aux Héros de l’Armée noire – petite histoire des monuments jumeaux
  • Pierre Rosière : Le capitaine Godard – mort héroïque d’un spahi au Cameroun pendant la Grande Guerre
  • Jean-Christophe Teva Shigetomi : Les établissements français d’Océanie dans la Grande Guerre
  • Alain Tirefort : Kouang-Tchéou-Wan et la Grande Guerre
Conférences à l’Académie des Sciences d’Outre-Mer

A l’occasion de la publication de ce 2ème Cahier spécial, une séance de conférences, dirigée par notre vice-président Alain Tirefort, a été organisée à l’Académie des Sciences d’Outre-Mer, à Paris, vendredi 25 mai 2017, avec les interventions d’Hélène Grandhomme, Alain Tirefort et Stéphane Richemond.



Images des Outre-mers pendant la Grande Guerre
2015, Images & Mémoires fête ses 20 ans ! Un bel âge où l’on commence à regarder le passé, avec déjà une certaine fierté et pas encore de nostalgie, un âge qui donne envie d’aller de l’avant, faire des projets, partager ses expériences.

2015 correspond aussi au centenaire de cette période terrible que fut la Première Guerre mondiale. Après le temps des souffrances et d'une bonne conscience amnésique, vient celui de nécessaires réinterprétations et d'un recours à des sources hétérogènes - écrits, objets, images - produites tant sur le sol européen que dans les espaces lointains. Alors, l'histoire de la Grande Guerre se dégagera de son eurocentrisme et les rapports de force mémorielle éclaireront "à hauteur d'hommes" ce conflit. Peu à peu, vont ainsi émerger de la mémoire enfouie la méticuleuse description de faits militaires, les témoignages de combattants, les récits de la vie quotidienne sur le front et à l’arrière durant ces quatre longues années.

Mais certains aspects ne doivent pas être oubliés, en particulier l’histoire de ces centaines de milliers d’hommes d’Afrique noire, du Maghreb, d’Indochine, des Antilles-Guyane, de Polynésie… tous venus apporter leur aide, d’une façon ou d’une autre, à l’empire colonial français, et dont la contribution et les sacrifices restent méconnus ou sous-estimés. Avant qu'il ne soit trop tard, essayons d’aider les descendants des combattants et travailleurs de toutes origines à renouer avec leur histoire, au-delà des appréhensions, des clichés, des caricatures, des tabous…

Pour son vingtième anniversaire, Images & Mémoires propose à ses fidèles adhérents un Cahier spécial regroupant huit contributions de divers auteurs sur des aspects inédits de la Grande Guerre. Il s’agit de porter le regard du côté des Ultramarins, de découvrir sur place les traces ou les témoignages de cette période, de comprendre comment ces peuples ont vécu, assimilé, compris et commémoré cet épisode sombre d’un passé qui est aussi en partie le nôtre.


IMAGES DES OUTRE-MERS PENDANT LA GRANDE GUERRE

Octobre 2015
56 pages, illustrations en couleurs


Articles proposés dans ce Cahier :
  • Jean-Jacques Fadeuilhe : Billets, bons de caisse, timbres et jetons-monnaie : l’impact de la Première Guerre mondiale en A.O.F.
  • Arnaud Léonard : Les monuments aux morts de la Grande Guerre à Madagascar
  • Christelle Lozère : Les foires coloniales de Bordeaux comme réponse à la Première Guerre mondiale
  • Ranèse Tchamba Ngotom : Marques postales, cartes postales - Le premier conflit mondial au Cameroun
  • Sébastien Philippe : L’armée soudanaise et les anciens combattants du Mali
  • Helihanta Rajaonarison : Antananarivo pendant la Première Guerre mondiale : deux photographies racontent
  • Alain Tirefort : « Nos Africains » – La Baïonnette n° 65, du 28 septembre 1916
  • Raphaëlle Walter : La guerre au cœur de l’Afrique : le Gabon en 1914-1918
Conférences à l’Académie des Sciences d’Outre-Mer

Toujours à l’occasion du 20e anniversaire d’I & M et en lien avec la publication de ce Cahier spécial, une séance de conférences, dirigée par notre vice-président Alain Tirefort, a été organisée à l’Académie des Sciences d’Outre-Mer, à Paris. Parmi les auteurs des articles du Cahier, cinq sont intervenus vendredi 15 avril 2016 sur le thème des Outre-mers pendant la Grande Guerre.

Au sujet de ces conférences, lire l’article du bulletin n°48



Le courrier à Madagascar jusqu'à la Grande Guerre
Par leur abondance, la diversité des lieux et des sujets représentés, la qualité souvent exceptionnelle des clichés, les cartes postales anciennes constituent des documents ethnographiques inégalés. Plus d'un siècle après leur apparition, dans le monde d'aujourd'hui pourtant inondé d'images de toutes sortes, elles conservent toute leur pertinence. Ayant résisté à l'altération du temps ou précieusement conservées par les destinataires, la plupart Européens, ce sont d'authentiques archives de la mémoire de l'humanité qui parviennent jusqu'à nous.

Les enseignements fournis par les cartes postales ne se limitent pas aux seules photographies qui attirent le regard en premier lieu ; ce sont des images à haute valeur ajoutée. En effet, elles ont vocation à circuler et à transmettre un message. Outre la légende proprement dite, il y a le texte parfois écrit au verso, simple billet d'humeur ou véritable correspondance. Il y a aussi les timbres et les cachets postaux qui y sont apposés et qui permettent de situer, de dater, de retracer l'itinéraire et les moyens d'acheminement du courrier. Tous ces éléments sont autant de jalons précieux pour reconstituer, au-delà de l'aventure postale, l'histoire des pays et celle des hommes, plus personnelle.

Dans ce Cahier d'I&M, Luc Monteret nous accompagne à la découverte de Madagascar, un pays qu'il connait bien et auquel il est très attaché. En s'appuyant sur de nombreux documents iconographiques, certains très rares, il retrace l'histoire du courrier à "Madagascar et Dépendances" de la fin du XIXe siècle jusqu'à la Grande Guerre. Il nous livre une étude méticuleuse, approfondie et vivante où, de l'expéditeur au destinataire, toutes les étapes sont abordées. Les photographies, les affranchissements et les cachets postaux qui complètent ses propos témoignent de l'évolution politique mouvementée de ces territoires et renseignent sur les voies et les modes de transport du courrier utilisés dans ces temps-là.


LE COURRIER A MADAGASCAR JUSQU'A LA GRANDE GUERRE

En cartes postales, cachets postaux et timbres d'époque
Luc Monteret

Mars 2015
60 pages, illustrations en couleurs


Sur la photographie dans les pays chauds
Avec ce Cahier, Images & Mémoires, rompant avec certaines habitudes, ne propose pas ici au lecteur la réflexion inédite d'un auteur contemporain sur un sujet en rapport avec les images anciennes d'Outre-mer.

Par l'originalité, la précision et la pertinence de son propos, parfaitement en accord avec nos préoccupations, ces Notes pratiques sur la photographie dans les pays chauds de L.-J. Bunel, publiées en 1906 dans la "Série Orange" de la Photo-Revue et désormais presque introuvables, ont retenu notre attention et justifié notre décision de les rééditer.

La lecture de ce texte nous fait partager la vie et les interrogations de ces hommes intrépides et passionnés qui furent à la fois des pionniers de la photographie et des explorateurs de contrées lointaines. Nous y découvrons le matériel et les procédés en vigueur à l'époque, les difficultés rencontrées, en particulier celles liées à la moiteur du climat, et les moyens mis en œuvre pour les surmonter, et cela à tous les stades du processus. L'ensemble de ces informations apporte aussi un nouvel éclairage sur les documents photographiques eux-mêmes, fournit de précieux éléments d'expertise et, en les replaçant dans leur contexte, permet de mieux apprécier les images anciennes qui sont arrivées jusqu'à nous.


Notes pratiques
SUR LA PHOTOGRAPHIE
dans les pays chauds

L.-J. Bunel

Juin 2014
32 pages, illustrations en couleurs


L'Afrique en chansons
Par des photographies, des cartes postales, des gravures, des dessins, des sculptures, des films, l'homme cherche à témoigner de ce qui lui est donné à voir. La vocation première d'Images & Mémoires est de rechercher, d'étudier, de faire connaître et partager des documents iconographiques liés aux pays d'Outre-mer.

Mais toutes les représentations humaines ne naissent pas du seul regard porté sur le monde extérieur. Si l'on se reporte à la définition du mot "image" : "ce qui reproduit, imite ou évoque quelque chose ou quelqu'un", on peut élargir cette notion aux images mentales qui mobilisent nos cinq sens, et pas seulement la vision. Celles-ci prennent forme, plus ou moins nettement, dans notre esprit, à l'écoute d'une musique ou d'une chanson, à la lecture d'un récit ou d'un poème, ou encore à partir d'une odeur, d'une saveur, d'un contact sur la peau...

Quelle que soit leur origine, les sensations et les émotions, en parvenant à notre conscience, se transforment en perceptions qui, à l'occasion, donnent lieu à de multiples représentations. Ces différentes images peuvent circuler dans le temps et dans l'espace, et parfois changer de nature ou de support. Ainsi, elles relient les consciences et écrivent l'histoire des hommes.

Jean-Pierre Paulhac aime l'Afrique, la musique et les mots. Dans les Bulletins d'I&M, il nous a déjà livré quelques-unes de ses réflexions sur les "images verbales" suggérées par ses lectures. Reprenant la même démarche, il s'intéresse cette fois aux chansons françaises qui évoquent le continent africain. Partant d'une sélection de vingt-six titres replacés dans le contexte d'après les Indépendances, il montre que ces œuvres dépassent le vécu et la pensée de leurs auteurs ; elles racontent l'histoire de notre pays et de ses relations avec l'Afrique, soulignent l'évolution des mentalités, mettent des paroles et des musiques sur notre imaginaire collectif... Une analyse pertinente et une mise en perspective originale qui donnent à ce Cahier d'I&M toute sa légitimité.


L'Afrique en chansons

L'image de l'Afrique dans la chanson française de 1964 à nos jours
Jean-Pierre Paulhac

Février 2014
40 pages, illustrations en couleurs


De 1904 à 1914 : images de la construction du chemin de fer de la Côte d'Ivoire d'Abidjan à Bouaké
Au début du XXe siècle, la France se retrouve à la tête d'un vaste territoire. Sur le continent africain, l'A.O.F. est relativement facile à aborder par les côtes mais l'arrière-pays reste en partie inexploré et difficile d'accès. Son administration et sa mise en valeur supposent la construction d'axes principaux de pénétration, voies navigables et terrestres, sur lesquels viendraient se greffer des réseaux secondaires.

Les progrès technologiques liés à la révolution industrielle vont nourrir les débats et orienter les décisions. Les anciennes pistes caravanières sont réaménagées, mais au regard de la situation, la construction de véritables routes praticables par les automobiles n'est guère envisageable. Le choix va donc se porter sur le train, un moyen de transport moderne et en plein essor.

Le projet de construction d'un chemin de fer rejoignant le fleuve Niger à partir des rivages de la Côte d'Ivoire émerge dès 1890 mais il faudra attendre fin 1903 pour qu'il se concrétise. Le site d'un petit village situé sur la lagune Ebrié, réunissant les conditions requises, est choisi comme point de départ de la ligne. Dès lors, Abidjan, associant son destin à celui du train, développe ses infrastructures et s'élève au rang de capitale.

Le chantier va connaitre des aléas, des atermoiements, des contretemps et plusieurs modifications de tracé. Bouaké, à 316 km au nord d'Abidjan, est finalement atteint en 1912. Plus tard, jusque dans les années 1950, le voyage se prolongera vers la Haute-Volta.

Découvrant quelques cartes postales anciennes qui retiennent son attention, Jean-Jacques Fadeuilhe remonte le temps et retrace cette épopée du rail en Afrique de l'Ouest. Il nous fait revivre en images l'un des épisodes de cette belle aventure humaine et technologique sous la forme d'une exposition itinérante comprenant 30 panneaux que nous vous présentons dans ce Cahier d'I&M.


De 1904 à 1914 : images de la construction
du chemin de fer de la Côte d'Ivoire
d'Abidjan à Bouaké (316 km)


Jean-Jacques Fadeuilhe

Janvier 2014
48 pages, illustrations en couleurs


Roger Nivelt (1899-1962) et l'A.O.F.
Dans la première moitié du XXe siècle, la curiosité et l'intérêt pour les territoires et les peuples colonisés gagnent les artistes, encouragés à visiter le monde par la création de bourses d'étude, de prix et autres récompenses.

Roger Nivelt fait partie de ces artistes voyageurs, nés avec le siècle. Le prix de l'A.O.F. qui lui est attribué en 1925 l'amène en Afrique de l'Ouest où il fera deux séjours de 1925 à 1926 et de 1928 à 1930. Sur les contrées qu'il découvre, il porte un regard multiple de peintre, d'ethnologue, de sociologue, de géographe, et accompagne son œuvre de descriptions et de récits qui constituent autant de témoignages vivants et riches d'enseignements.

En Afrique de l'Ouest puis en Algérie, où il réside aussi en tant que boursier à la Villa Abd-el-Tif en 1934, il trouve de multiples sources d'inspiration et affirme également son engagement par la création de la Société des Amis des Arts de Dakar et par sa participation active à la décoration du pavillon de l'A.O.F. pour l'exposition coloniale de Paris en 1931.

Durant ces quelques années passées à l'étranger, Roger Nivelt ne se coupe jamais de Paris et ne reste pas imperméable aux mouvements artistiques qui révolutionnent la peinture en Europe en ce début du XXe siècle. Par la couleur omniprésente, la composition et la facture de ses tableaux, on retrouve l'influence des Nabis, des Fauves...

Dans ce Cahier d'I&M, Jean-Luc LE BRAS s'attache plus particulièrement au parcours de Roger Nivelt en A.O.F. Il nous donne à voir un artiste original, attachant et fécond, parfaitement ancré dans son époque sur laquelle il porte un regard plein d'humanité mais néanmoins lucide ; sans être rebelle, l'homme ne semble pas pour autant apprivoisé.


Roger Nivelt (1899-1962) et l'A.O.F.

Jean-Luc Le Bras

Octobre 2013
36 pages, illustrations en couleurs


Les pionniers de l'aviation au Sénégal
La fin du XVIIIe siècle voit le début de la conquête de l'air, avec le développement de l'aérostation et d'audacieuses tentatives de vol plané, mais il faut attendre 1890 pour assister au premier vol d'un engin plus lourd que l'air. Bénéficiant du contexte favorable de la révolution industrielle et du génie d'hommes passionnés et intrépides, l'aviation va connaître des progrès fulgurants.

Au tournant du XXe siècle, après une longue période d'expansion coloniale, la France se trouve à la tête d'un vaste domaine. Sur le terrain, dans une nature encore vierge et difficile d'accès, les déplacements s'avèrent hasardeux, la délimitation des frontières problématique� L'idée d'utiliser l'avion pour survoler ces territoires, les explorer et mieux les contrôler, s'impose peu à peu comme une solution d'avenir.

C'est au Sénégal que sera aménagée en 1911 la première base aérienne de l'A.O.F. La Grande Guerre, avec bien d'autres intérêts en jeu, donnera un nouveau coup d'accélérateur à l'histoire de l'aviation. Puis, entre les deux guerres mondiales, les Colonies françaises, le Sénégal en particulier, seront associées aux grandes pages de l'histoire de l'aéronautique.

Un jour de 1994, Pierre Rosière découvre quelques cartes postales anciennes qui piquent sa curiosité. Sur la même image, comme s'il s'agissait d'un montage anachronique, un improbable avion, semblant surgir de nulle part, survole un paysage sénégalais avec ses cases traditionnelles, ses dromadaires, ses personnages en boubous� De là nait l'envie d'en savoir un peu plus sur ces vols légendaires effectués en Afrique à partir de 1911. Des années plus tard, il livre le résultat de ses recherches dans ce Cahier d'I&M.


Les pionniers de l'aviation au Sénégal
(1910-1920)

Pierre Rosière

Février 2013
28 pages, illustrations en couleurs


hoa-qui
Hoa-Qui, un nom étrange aux consonances exotiques. Pour le novice, il fait rêver et invite aux voyages lointains. Pour le collectionneur, il résonne comme une énigme et attise la curiosité. On apprendra que c'est au Vietnam qu'il a été attribué pour la première fois à un photographe français, résolument secret sur sa vie et aimant à cultiver le mystère qui entoure son nom.
Dans un contexte de fin de deuxième guerre mondiale, ce jeune diplômé de l'Ecole de Photographie de Paris est envoyé en Afrique pour une mission qui marque la naissance d'une véritable passion pour ce continent et le début d'un parcours professionnel remarquable, tant par l'abondance que par la qualité des clichés réalisés.
La première société Hoa-Qui, fondée en 1949, produit plus de 4�000 cartes postales, en noir et blanc puis en couleurs, reconnaissables à l'insigne du chardon au verso. En 1960, la branche édition de la société Hoa-Qui est vendue à "Hélio-Cachan" puis, après la fermeture de celle-ci, elle est reprise par Iris/Irex dont l'activité se poursuit jusqu'au début des années 2000. Pendant cette période, une collaboration se maintient avec le photographe qui a conservé son agence photo et continue à fournir de nombreux clichés. En 1982, l'agence photo Hoa-Qui est cédée au photographe Michel Renaudeau, qui garde le même nom pour sa nouvelle société, mais lui choisit pour emblème un pélican stylisé.

Ainsi, pendant plus de quarante ans, Hoa-Qui poursuit son œuvre photographique avec un talent et une ténacité qui n'ont d'égale que sa discrétion. Il nous livre au total plus de 12�000 cartes postales qui, pour les deux tiers d'entre elles, concernent l'Afrique, son continent de prédilection. Dans cet ouvrage, René Codazzi et Philippe David lèvent le voile sur une partie du mystère Hoa-Qui et nous guident à la découverte d'une œuvre authentique et féconde.


Une œuvre immense dans l'univers
des cartes postales françaises d'outre-mer

Les collections Hoa-Qui & Iris/Irex (1949-2002)
René CODAZZI - Philippe DAVID

Septembre 2010
32 pages dont 12 pages d'illustrations en couleurs


hoa-qui
Le premier numéro de Condition Humaine paraît à Dakar le 11 février 1948 et marque une étape importante dans le parcours de Léopold Sédar Senghor. Âgé alors de quarante-trois ans, professeur agrégé de grammaire, député du Sénégal à l'Assemblée nationale, l'homme n'est pas un inconnu. Depuis longtemps déjà, il poursuit sa réflexion et développe sa pensée autour de thèmes qui s'inscrivent dans le contexte socio-culturel et politique de l'époque. La France d'alors se remet des affres de la seconde Guerre mondiale et dans ses territoires d'outre-mer, d'Afrique en particulier, les peuples tentent d'affirmer leur identité et aspirent à plus d'autonomie.
A partir de 1948, Senghor exprime ses opinions avec force et élargit son audience. Il publie plusieurs essais et recueils de poèmes, multiplie les interventions publiques, se pose en chantre de la Négritude et en théoricien de la �civilisation de l'universel � et, ce faisant, s'impose comme acteur majeur sur la scène politique du Sénégal et de l'AOF engagée dans le processus de la décolonisation. De plus en plus impliqué et actif sur le plan politique, il en vient à rompre avec Lamine Guèye et la SFIO pour fonder le parti du BDS (Bloc Démocratique Sénégalais). Porté par cet élan, il crée le journal Condition Humaine, tribune où il peut exposer son point de vue sur tous les sujets qui lui tiennent à cœur et défendre son projet de société, qu'il veut audacieux et humaniste, pour le Sénégal et les autres pays d'Afrique en mutation.

La publication de Condition Humaine se poursuit après 1948, jusqu'en 1956, mais avec un changement d'orientation significatif : le journal s'affiche comme l'organe de presse du BDS chargé de communiquer sur les activités et les prises de position du parti. Senghor continue d'y signer certains articles mais n'y figure plus au premier plan.
János Riesz, sortant des sentiers battus, nous fait découvrir ce journal méconnu et, à travers l'analyse de textes choisis, nous montre ce qu'il a de singulier et d'instructif. Les numéros parus en 1948 apportent un éclairage intéressant sur les orientations et les fondements de la politique de Léopold Sédar Senghor, personnalité émergente, qui deviendra en 1960 le premier président de la République du Sénégal.


La création du Journal Condition Humaine

Un tournant dans la vie de Léopold Sédar Senghor
János RIESZ

Mars 2011
32 pages, illustrations en couleurs et noir & blanc


sculpture_africaniste
De la même façon qu’il est convenu d’attribuer un caractère orientaliste à toute création ayant un rapport plus ou moins étroit avec les régions du pourtour méditerranéen, on qualifie d’africaniste toute œuvre réalisée par un artiste occidental sur le thème de l’Afrique noire.
L’africanisme trouve ses racines dans la fascination des Européens pour l’Orient. Dans le domaine artistique, le courant orientaliste prit naissance au XVIIème siècle et s’affirma aux XVIIIème et XIXème siècles.
Les expéditions lointaines, l’expansion coloniale et les grandes expositions qui marquèrent le XIXème siècle contribuèrent à sensibiliser les Européens au continent noir. A cette même période, l’art s’affranchissait peu à peu des conventions, Rome et la Grèce antiques cessaient d’être les seules références en la matière. Une multitude de prix, de bourses d’étude et d’associations virent alors le jour pour soutenir des projets, inviter au voyage et, par la même occasion, servir la cause de la «Grande France». Dans cette mouvance, des sculpteurs gagnèrent en notoriété. Les styles sont très différents selon les artistes et les époques, seule la thématique est commune à l’ensemble des œuvres. L’africanisme, comme l’orientalisme, ne constituent pas des mouvements artistiques tels que le Réalisme, l’Art nouveau et l’Art déco, qu’ils ont seulement épousés sans les contrarier. L’intérêt des sculptures africanistes dépasse le cadre artistique. Le marbre ou le bronze conservent la mémoire des relations qui se sont établies entre Européens et Africains. Ces œuvres, habitées par l’esprit de ceux qui les ont inspirées ou façonnées, résonnent, aujourd’hui encore, comme un lointain écho.


La sculpture africaniste

Un regard blanc sur l’Afrique noire
Stéphane RICHEMOND

Avril 2010
28 pages, nombreuses illustrations en couleur


sculpture_africaniste

A partir du milieu du XIXème siècle, et pendant un siècle, des expositions d’envergure nationale ou internationale se multiplient dans toutes les grandes villes d’Europe et d’Amérique. Ces démonstrations de prestige se veulent « l’expression d’un message d’intérêt universel ; une expérience éducative et récréative ; des laboratoires d’expérimentation montrant l’extraordinaire et le nouveau ». Les pays organisateurs rivalisent dans la démesure pour aménager l’espace et le transformer en théâtre grandeur nature où se côtoient hommes politiques, scientifiques et industriels, architectes, artisans, artistes…

Au tournant du XXème siècle, les puissances européennes se développent dans un climat d’optimisme et de confiance dans le progrès. A l’heure du grand partage colonial, ces manifestations soulignent leur suprématie grandissante en même temps qu’elles suscitent, entre les participants, échanges et émulation. Tout ce qui est produit par la main de l’homme ou émane de son esprit est mis en avant. Dans les sections dévolues aux contrées exotiques, le visiteur dépaysé s’imagine en Inde, en Chine, au Japon ou encore dans une colonie d’Extrême-Orient ou d’Afrique. Et, poursuivant l’aventure, il peut approcher ces étranges étrangers qui jouent leur propre vie sur les scènes éphémères de ces «exhibitions ethnographiques». Les « Villages noirs » à la française s’inscrivent dans cette démarche.



Deux « Villages sénégalais » de la Belle Époque

Dijon 1898 - Clermont-Ferrand 1910
Rémi CLIGNET, Philippe DAVID
Juin 2010
44 pages, nombreuses illustrations noir & blanc et couleur


- Association Images et Mémoires -